mercredi 30 décembre 2015

LES FORTIFICATIONS DU VIEUX SAN JUAN (PORTO RICO)


Le vieux San Juan est un îlot relié au San Juan moderne et à l'île de Porto Rico par un pont

La construction des imposantes murailles débuta dans les années 1630 pour se terminer en 1790; elles font actuellement l'objet d'un entretien constant. L'enceinte mesurait presque 5 kms de long (3 miles) et entourait totalement la ville à l'époque (une partie de l'enceinte fut détruite, à la demande des habitants, au 19ème siècle).

D'entre les 5 portes de la ville, celle de San Juan était la plus importante. Les navires espagnols s'ancraient dans la crique et les voyageurs passaient par la porte de San Juan pour se rendre directement à la cathédrale afin d'y remercier Dieu d'être arrivés sains et saufs. La porte est dédiée à Saint Jean Baptiste et porte l'inscription "Benedictus qui venit in nomine domini". Chacune des 5 portes avait une fonction spécifique; celle de San Juan n'était utilisée que comme entrée officielle des voyageurs. L'approvisionnement et les matériaux, par exemple entraient par d'autres portes. Les portes étaient gardées et, durant la nuit, elles étaient fermées








La forteresse ("La Fortaleza"), construite au début du 16ème siècle, a été plusieurs fois remaniée et sert toujours actuellement de résidence au Gouverneur

 

Le Paseo del Morro; la 2ème photo est celle d'une "échauguette" càd une structure destinée à abriter une sentinelle.







 L'Isla de las Cabras (l'île aux chèvres) comporte le fortin San Juan de la Cruz; les bateaux qui tentaient le passage en force s'exposaient donc aux feux croisés des canons de ce fortin et de ceux du château San Felipe del Morro. En 1876 une léproserie y fut construite pour isoler les lépreux de la ville.


 Le Paseo del Morro permet d'arriver au château San Felipe del Morro en longeant l'enceinte de la ville.





 Le château San Felipe del Morro fut construit pour protéger San Juan et la mer des Caraïbes qui voyaient transiter les immenses richesses du Nouveau Monde vers l'Espagne. Ce transit a bien entendu suscité l'activité des pirates ou de corsaires (ces derniers, au contraire des pirates qui agissent pour leur propre compte, agissent au nom de leur gouvernement en temps de guerre et sont mandatés par une "lettre de course"). Porto Rico était la première île rencontrée en mer depuis l'Espagne et les bateaux pouvaient y faire leur approvisionnement en eau douce et nourriture; les courants du Nord de l'équateur et les alizés menaient les bateaux depuis l'Europe jusqu'à Porto Rico et pour le retour, une autre route située plus au Nord faisait profiter les bateaux du Gulf Stream et des vents occidentaux. Il s'agissait donc d'un emplacement stratégique, d'autant que les eaux du port étaient profondes et sûres.  La construction du château a été entamée en 1539 et vers 1790, il avait plus ou moins son aspect actuel (sauf le phare, reconstruit plusieurs fois, la dernière fois au début du 20ème siècle).


La croix de Bourgogne flotte au-dessus du château à côté des drapeaux américain et portoricain, ce drapeau fut introduit en Espagne et sur toutes les terres conquises par Philippe le Beau en hommage à sa mère, Marie de Bourgogne.
La caserne, un dortoir

 Actuellement, le phare est encore allumé toutes les nuits pour guider les bateaux; la lumière est à 55m (182ft) au dessus du niveau de la mer.









La construction du château San Cristóbal a débuté en 1634 et a duré environ 150 ans. Des esclaves furent importés d'Afrique pour participer à sa construction. Le château fut pourvu vers la 2ème guerre mondiale d'un genre de miradors qui enlaidissent malheureusement quelque peu  son allure générale.































  




















dimanche 27 décembre 2015

LES CHATS DE SAN JUAN, (PORTO RICO)

Après lecture du titre, vous me rétorquerez certainement que des chats, il y en a partout, cette circonstance étant forcément de nature à ôter tout intérêt au sujet...

Les chats de San Juan, ou plus exactement du vieux San Juan sont cependant très particuliers; ils sont très abondants et SDF pour la plupart, bien qu'ils ne semblent, à l'évidence, ni malheureux, ni sous-alimentés...Ils auraient été introduits en réaction à la prolifération de rats mais ils ont rapidement pris le dessus; après quoi, évidemment, la question de la limitation de la population féline s'est posée.

La méthode dite "TNR" (attraper, neutraliser, relâcher) fut utilisée, càd qu'on les capture, stérilise et vaccine et puis on les relâche. Chaque jour, eau et alimentation (cette dernière abritée dans une cage en plastique, vu l'humidité du climat)  leur sont fournis mais il arrive qu'on les voie également courir derrière un iguane ou un crabe...j'imagine qu'outre les croquettes, ils peuvent ainsi s'offrir un petit extra sympa à l'occasion

Pour les photos, je n'ai pu faire le tri entre les clochards assistés et les enfants de bonne famille...






 Ici voluptueusement vautrés dans le véhicule qui transporte leur eau et nourriture...
 


jeudi 3 septembre 2015

COUDENBERG (BRUXELLES, BELGIQUE)

SUR LES TRACES DE CHARLES QUINT...


Bruxelles comprenait 3 monts, d'abord, le Coudenberg (Mont froid), en deuxième lieu, le Treurenberg (Mont du chagrin). Le troisième mont était le Galgenberg (Mont des gibets) situé exactement à l'emplacement de l'actuel Palais de Justice; encore faut-il préciser qu'en ce lieu n'étaient exécutées que les personnes ordinaires car les nobles détenaient l'insigne privilège d'être décapités sur la Grand-Place, comme le furent le 5 juin 1568, les comtes d'Egmont et de Hornes, deux de nos héros qui s'opposèrent à la politique de Philippe II.

La construction du palais a été initialisée au 12ème siècle, par les ducs de Brabant. Agrandi et embelli au fil du temps et au gré de souverains successifs, rempli d’œuvres d'art, il était considéré comme l'un des plus somptueux châteaux de l'époque et fut l'une des résidences principales de Charles-Quint. Albrecht Dürer a décrit ses jardins comme des lieux paradisiaques.

Malheureusement, le 3 février 1731, un effroyable incendie se déclenche. On a accusé, sans doute à tort, les cuisiniers occupés à faire de la confiture et l'on s'accorde généralement aujourd'hui à penser que la faute en incombe plutôt à la gouvernante générale des Pays-Bas, Marie-Élisabeth d’Autriche. Celle-ci aurait oublié de faire éteindre les bougies de son appartement. Quoiqu'il en soit, dans ce palais comprenant beaucoup de bois, le feu se répand très rapidement; les pompiers munis de seaux et de seringues à eau ne parviendront pas à l'endiguer, d'autant qu'un froid très intense gèle l'eau durant le transport. Le protocole étant strict, on empêche en outre les pompiers d'accéder au foyer de l'incendie...

Pour comprendre l'histoire de la Belgique, il faut se concentrer un tout petit peu: un jour elle est bourguignonne, puis tout-à-coup espagnole, autrichienne, française, hollandaise,... même les Belges de souche s'y perdent un peu...Toujours est-il que sur les restes du Coudenberg il y a actuellement  des constructions néoclassiques datant  de la fin du 18ème siècle,  l'époque où nous étions devenus autrichiens et où Charles-Alexandre de Lorraine, beau-frère de Marie-Thérèse d'Autriche, était gouverneur des Pays-Bas autrichiens, un gouverneur "étranger" mais néanmoins très apprécié par la population.

Que reste-il de ce Coudenberg incendié?
Ce qu'il en reste se situe sous le niveau des rues actuelles. ll s'agit du niveau inférieur de certaines pièces du palais et notamment de l'Aula magna : cette pièce a connu des évènements extraordinaires, en particulier l’émancipation et l'abdication de Charles-Quint. Le niveau inférieur correspondait aux cuisines et au lieu de stockage de la nourriture.

On découvre également une rue, la rue Isabelle, créée par l'infante Isabelle pour pouvoir se rendre en droite ligne du palais jusqu'à la collégiale Saints-Michel-et-Gudule. Elle dût pour ce faire exproprier le Grand Serment des Arbalétriers mais elle construisit en compensation la Domus Isabellae à l'intention du Grand Serment des Arbalétriers et de la Cour. Le quartier a été rasé au début du 20ème siècle pour permettre la construction du Palais des Beaux Arts de Victor Horta.

Une chapelle avait été construite avec deux niveaux de soubassement pour qu'en dépit du dénivelé du terrain, elle reste à hauteur du rez-de chaussée de l'Aula magna. Ce sont donc ces parties basses qui n'ont jamais eu de fonction rituelle que l'on peut voir maintenant.

Des hôtels particuliers de notables étaient construits aux abords du palais, dont l'hôtel d'Hoogstraeten dont on peut encore voir une partie des murs.