mercredi 15 août 2018

BALADE AU FIL DU RHIN, ALLEMAGNE

Le Rhin est le plus long fleuve (1.237 kms) qui se jette dans la mer du Nord ; il traverse ou longe 6 pays européens. Navigable sur une grande partie de son cours (883 kms), le Rhin est le fleuve le plus fréquenté du continent.

Étymologiquement, son nom provient tout simplement du mot rivière ou fleuve en indo-européen qui donna, notamment, également naissance aux mots rénus (celtique), rivus (latin), rio (espagnol)...Le "h" semble être un ajout non étymologique.

Le Rhin est bien présent dans les arts plastiques, souvent figuré en sculpture comme un vieil homme, le "Vater Rhein" et abondamment représenté en peinture, notamment par Turner.

Mais, penchons-nous plutôt sur la littérature... 

"Le Rhin, le Rhin est ivre où les vignes se mirent,
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter... "
(extrait de Nuit rhénane d’Apollinaire, avec une superbe allitération que j'ai soulignée)

A la fois sauvage et majestueux, le Rhin a inspiré bon nombre de poètes et écrivains de nationalités diverses, tels Lord Byron, Ann Radcliffe, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Dumas, Daudet, Lamartine, Goethe, Hölderlin....Mais écoutons cette description du fleuve par Victor Hugo:

"Le Rhin réunit tout. Le Rhin est rapide comme le Rhône, large comme la Loire, encaissé comme la Meuse, tortueux comme la Seine, limpide et vert comme la Somme, historique comme le Tibre, royal comme le Danube, mystérieux comme le Nil, pailleté d’or comme un fleuve d’Amérique, couvert de fables et de fantômes comme un fleuve d’Asie."
(extrait de  Le Rhin, Victor Hugo)

Et puisque V. Hugo y fait allusion, le Rhin est aussi le lieu qui abrite d'innombrables "fables et fantômes". Pensez, par exemple,  à l'Anneau du Nibelung dont le prologue est "L'or du Rhin". Mais pensez avant tout à cette "sorcière blonde aux yeux pleins de pierreries":

"À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde"

(La Loreley, Apollinaire)

Il est bien possible que des naufrages répétés dus à une difficulté technique de navigation à cet endroit précis du fleuve aient alimenté la légende de la Loreley (ou Lorelei) mais au-delà de cela, il faut avant tout retenir sa dimension psychique et symbolique: l'homme qui est incapable de résister à ses propres pulsions et qui ne peut juguler ses passions égoïstes court droit à sa propre perte (sur fond de réchauffement climatique et de menace pour notre descendance, ce message me paraît prendre toute sa pertinence).











































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